Siège moulé, corset siège
Bernard DUJARDIN
Le siège moulé est un
appareil orthopédique (orthèse) permettant ou félicitant la position assise
chez des enfants au déficit postural dû aux troubles neurologiques
L’appellation « corset»
siège est impropre car cet appareil n’a pas les caractéristique d’un corset
orthopédique avec appuis et contre-appuis.
Nous avons mis au point cet
appareillage en 1968 pour suppléer au grand appareillage de Phelps alors
couramment utilisé.
Le siège moulé permet la
position assise en bon positionnement (symétrie du corps) en régulant le
déficit postural et en empilement correct du bassin, tronc et de la tête ;
Il agit comme aide posturale.
Nous ne reviendrons pas sur
tous les avantages tant physiques que psychologiques de ce siège, ceux-ci ayant
été largement traités dans la littérature.
Ce siège comprend une coque
et des éléments appendiculaires :
La Coque
Le siège moulé se compose
d’une coque rigide
Réalisation :
- En matériaux thermo formable haute température, tel que polyéthylène ou polypropylène. L’épaisseur de la feuille de plastique est en général de 5 ou 6 millimètres, pour des sujets plus grands on utilisera du 8 millimètre.
- En fibres-résine.. La réalisation en fibre carbone-résines allège la coque et permet de réguler l’aide posturale apportée à l’enfant.
La prise des mesures : se fait à
l’aide de bandes plâtrées, réalisant une coque en négatif. Cette coque permet
la vérification de la bonne réalisation future. Dans certains cas il peut
être utilisé tel quel après finition et décoration par la famille.
Les mesures peuvent aussi réalisées en CFAO, en sac à dépression ou en relevant les
données métriques.
Nous conseillons la prise de
mesures en position assise Cela permet
de respecter au mieux la personnalité posturale du sujet. A noter que dans ce
cas, la rectification du positif sera minime, voir inutile.
Chez le bébé ou dans
l’impossibilité d’asseoir le sujet hypotonique pour la prise de mesures assise,
le moulage peut être réalisé en procubitus bout de table ou sur un coussin
triangulaire. Dans ce cas, le bassin est souvent en rétroversion et le positif doit être rectifié, au risque de
trouver l’enfant en enroulement avec cyphose dorso-lombaire.
Assise à double niveau
Nous avons mis au point cette
adaptation lors de la réalisation de la coque, ou adjonction secondaire. Elle
consiste à provoquer un appui plus marqué au niveau sous fémoral. Une
dénivellation sous fessière est pratiquée au niveau de l’aplomb du pubis
(marquage lors de la réalisation) ce n’est pas un bloque ischions.
Cette adaptation permet de
mieux stabiliser le bassin, donc de mieux positionner tronc et tête, elle évite
le sous-marinage
Lors de la prise de mesure,
on vérifiera la réductibilité de la cyphose lombaire et la symétrie du tronc. On peut aussi comparer la réduction en position assise avec
la réduction des attitudes vicieuses en décubitus. On tient compte de
l’épaisseur des couches.
Rectification des
données : 80% des personnes ont une
lordose neutre en position assise, alors bien vérifier la correction de la
cyphose lombaire et éviter de chercher une lordose lombaire qui ne ferait que
projeter le tronc en avant sans bien le positionner.
Avant la prise de mesures, on
aura le soin de vérifier :
- la flexion des hanches : une anomalie unilatérale de flexion entrainera une bascule du bassin en position assise avec une attitude scoliotique qui ne sera pas retrouvée en décubitus ;
- l’abduction des hanches dont il faudra accepter la rétraction au risque de faire pivoter le bassin en cas de fausse correction ;
- l’extension des genoux lorsque la hanche est fléchie à 90° (angle poplité) : la traction sur les muscles ischio-jambiers attirera le bassin en rétroversion.
Niveaux de découpe de la
coque à l’essayage
Tout d’abord incliner
fortement le siège en ayant soin de placer le bassin au fond de la coque,
rectifier la partie inférieure qui sera découpée à deux travers de doigts au
niveau du creux poplité. Eviter un appui dur sur les cordes des tendons des
ischio-jambiers en zone poplitée, ce qui augmenterait les tensions.
En redressant la coque on
vérifiera que les parties latérales laissent un travers de doigt en sous
capillaire sans relever les épaules.
La partie postéro-supérieure
de la coque englobera les omoplates.
Les niveaux latéraux de la
coque pourront varier en fonction des possibilités posturales de l’enfant.
On peut au maximum ne garder qu’une base personnalisée adaptée à l’équilibre général.
On peut au maximum ne garder qu’une base personnalisée adaptée à l’équilibre général.
La découpe asymétrique des cotés est à déconseiller.
La cuisse doit reposer sur la
totalité de l’assise, sinon vérifier la hauteur des cale-pieds ou le niveau de rupture de la double assise.
Latéralement, la coque
avancera latéralement, englobant las condyles fémoraux, cela donne une
impression de bonne longueur et permet la fixation de sangles abductrices. Lors
de tensions en abduction, les fémurs sont tenus confortablement en bonne position.
Lors de l’essayage : Si l’on constate un refus de l’enfant, arrêter
l’essayage reprendre les essais à Zéro.
Un mauvais point d’appui peut exagérer la spasticité.
Pour casser le réflexe en
extension rendent le positionnement difficile, nous concevons le dossier très haut, nous verticalisons au
maximum le tronc dans le siège avec ouverture de l’angle tronc-cuisse à 90°
Les éléments appendiculaires :
- La têtière : sera
positionnée en fonction de l’inclinaison du tronc et des possibilités
posturales, elle sera facilement orientale.
Tout d’abord le dossier de la coque devra englober les omoplates, sinon l’appui-tête deviendra un repousse tête. Ce n’est pas la tête qui doit trouver l’appui-tête mais l’inverse. La forme de cet appui tête centrera la tête dans l’axe du corps.
Tout d’abord le dossier de la coque devra englober les omoplates, sinon l’appui-tête deviendra un repousse tête. Ce n’est pas la tête qui doit trouver l’appui-tête mais l’inverse. La forme de cet appui tête centrera la tête dans l’axe du corps.
- l’appui nuque : sera souvent
conseillé réalisé seul ou en combinaison avec l’appui tête, il permet une
meilleure mobilité et un meilleur maintien de celle-ci.
Déterminer si cet appui tête
sert de repos ou en limitation anti extension de la tête.
Ne pas oublier que la tête est posée sur la colonne cervicale et dorsale haute et l’on doit respecter et composer avec cet empilement.
Appuis tête et appuis nuque
empêcheront la position en extension de la tête lors des repas, évitant les
fausses routes alimentaires.
- les repose-pieds : seront réglables et réalisés à la demande :
simple, coques, sabot, avec éventuellement des sangles de maintien. Ils seront
réglables en hauteur, et au mieux réglables en extension.
- la tablette :
indispensable pour éviter le poids constant des membres supérieurs entrainant
la ceinture scapulaire en avant avec cyphose dorsale haute et hyperlordose
cervicale.
- le plot abducteur : respectera les amplitudes en abduction.
Trop corrigé, Il devient « rond-point » en positionnement le bassin en bassin oblique dès l’installation. Nous préférons un plot amovible mis en place après bon positionnement du bassin.
Ce plot sera inutile lors de
rétraction en abduction.
On pourra préférer des sangles de genoux qui seront insérées sur la coque avancée en regard de la face externe des genoux.
On pourra préférer des sangles de genoux qui seront insérées sur la coque avancée en regard de la face externe des genoux.
Dès que le bassin a été placé
correctement au fond du siège, on peut écarter les hanches en abduction.
Si une hanche est en déficit d’abduction, ne
pas forcer cette amplitude au risque de faire pivoter le bassin
L’impression de cuisse plus
courte provient de la rotation du bassin. La hanche du côté plus court est
généralement en danger de subluxation.
Un plot positionné trop en arrière sera défavorable, car luxant, par contre il peut avancer en inter condylien.
- plastron, sangles
d’épaules : complèteront la position du tronc et ceinture scapulaire, mais ne
devront pas compenser les erreurs de postures réalisées lors des mesures. Ne
pas oublier que l’on doit à l’enfant le maximum de mobilité.
- sangle de bassin :
difficile, voire impossible à mettre en place. L’appui sur les épines iliaques
ne peut maintenir le bassin
Nous préférons la sangle fémorale horizontale à l’aplomb du pubis (niveau de rupture de l’assise double niveau), fixée verticalement sur la partie inférieure et intérieure de l’assise.
Utilisée avec l’assise double
niveau ; le sous-marinage est effectif.
Ne pas oublier que chaque année des morts par
étouffement sont signalées pour des enfants qui ont glissé en avant retenus par
ces sangles ce bassin non adaptées.
- habillage de la coque : Nous préférons les habillages internes des
coques par housses en textiles, souvent les mousses thermo formables sont moins
confortables que supposées.Les mousses à mémoire de
forme apportent un grand confort en sous fessier.
Conseils :
- le temps de position
assise sera calculé en fonction de
ses possibilités fonctionnelles et posturales.
- l'inclinaison du siège décomposera les forces axiales de la colonne vertébrale
et s’adaptera au déficit postural. L’appui tête devra être modifiable pour
positionner la tête avec une vision horizontale. Cet angle d’inclinaison du
siège sera permanent ou régulé dans le temps : inclinaison pour repos ou
compensation des faiblesses axiales de
contrôle.
- transport en automobile :
Le corset siège n’est pas homologué,( mais comment faire autrement !) Les sangles non plus, seules les sangles
fixées à la coque du véhicule sont autorisées.
- choix de la couleur et
décors : sera au choix de l’enfant sinon frères et sœurs, ou parents,
cela démystifie l’appareil orthopédique.
- lors de l’arrêt du port
du siège moulé parfois souhaité à l’adolescence : soyez vigilants, depuis
l’enfance, le siège moulé est intégré à
la personne, effectuez cette transition
avec prudence.
(Après 47 ans d’utilisation)